Hello les filles,
Nous voilà dans notre premier journal de l’entrepreneur chez Sans-Façon. Si vous n’avez pas lu le premier chez Womance, je vous le mets juste ici. Comme chez Womance, le journal sera disponible seulement à partir de l’infolettre, donc je vous invite à vous inscrire à l’infolettre de Womance (juste ici), si ce n’est pas déjà fait. C’est évidemment moi qui écris les deux, mais vous verrez que ce sont deux contenus complètement différents. Je vis tout à partir du même bureau, mais les défis, mes joies et peines, mes up and down sont loin d’être les mêmes! C’est le premier journal de Sans-Façon, donc il est supppperrrr long, mais je vous promets que les autres seront plus courts!
Vous savez que Sans-Façon a failli s'appeler « Womance Cosmétiques »? Au début, j’étais certaine que le volet cosmétiques serait une extension de Womance. Quand l’idée m’est venue de créer une gamme de cosmétiques, j’avais en tête quelque chose de simple, très simple. D’avoir à ma disposition la base, rien de trop complexe et facile à comprendre. Je cherchais simplement à me retrouver à travers tout le bruit, la couleur, l’extra que le monde des cosmétiques m’offrait. Je cherchais quelque chose qui me ressemblait. Je cherchais par-dessus tout à ne pas vouloir changer. Y a-t-il une manière d’acheter du maquillage sans nécessairement qu’on nous vende le fait que nous allons devenir ceci ou cela? Je voulais créer du simple pour m’enlever cette pression que j’ai toujours ressentie à l’égard des cosmétiques.
J’avais en tête que ce soit une extension de Womance puisque c’est ce que Womance m’offre comme émotion. Elle m’offre réconfort, elle ne me met pas de pression et ne me demande pas d’être quelqu’un d’autre. Elle m’offre des vêtements pour me faire sentir bien sans m’imposer une pression de ressembler à ceci ou cela. Souvent je me dis que si un jour je crée une autre compagnie, elle répondra aussi à ce besoin : du simple pour se sentir bien, et ce, sans pression.
Ah! et finalement, ça ne s’est pas appelé Womance Cosmétiques pour deux raisons :
- Je ne voulais pas dévaloriser la qualité des produits que nous avons créés. Je ne voulais surtout pas que vous pensiez que c’était des produits de bord de caisse.
- Légalement et financièrement, ça pouvait être un enjeu. Advenant le cas où la compagnie de cosmétiques ne fonctionne pas, ça aurait nui à Womance. Advenant le cas où Womance ne fonctionne plus, ça aurait nui au volet cosmétiques.
C’est donc là que nous sommes partis à la recherche d’un nom. Lors du travail avec la firme créative, je leur ai dit de ne me présenter aucun nom pour lequel on ne pouvait pas déposer une demande de marque de commerce au Canada et aux États-Unis. Pouvez-vous croire qu’ils ont fait la demande pour une dizaine de noms avant de trouver quelque chose qui n’appartenait pas à quelqu’un? Toutes les grandes marques de cosmétiques de ce monde possédaient tous les noms qu’ils trouvaient, même ceux qu’ils avaient créés de toutes pièces! Et c’est un jour qu’ils sont tombés sur le mot « sans-façon » qui signifie : Simplicité dans les manières. Nous ne pouvions pas mieux tomber. (Je dis tomber, mais c’est un bien grand mot. On a travaillé plus de huit mois pour arriver à une image de marque parfaite. Disons qu’on a plus travaillé que tombé sur le mot.)
Sans-Façon, ce fut trois ans de travail en amont avant que je puisse vous en parler. C’est le triple de l’investissement de départ que j’avais prévu (Merci à sa grande sœur Womance d’avoir rendu ce projet possible). Naïvement, lorsque l’idée d’une ligne de cosmétiques m’est venue en tête, je me disais : « Bin voyons, pourquoi personne d’autre n’a-t-il vraiment fait sa place au Québec depuis notre grande Lise Watier? » Il y a eu des marques de maquillage, plusieurs sont passées, d’autres y sont encore, mais rien ne ressemblait à ce que je cherchais.
Finalement, j’ai compris. C’est complexe et vraiment coûteux. Sans-Façon a été lancée dans mes années les plus difficiles mentalement avec Womance (lire mon premier journal). Sincèrement, les 6-9 derniers mois avant de lancer officiellement SF, j’y ai mis toute mon énergie pour m’assurer qu’elle fonctionne du mieux que je le pouvais, et ce, le plus rapidement possible étant donné les investissements financiers que j’y avais mis. (Je vous épargne tous les $$ et le temps perdu avant même de lancer la compagnie, dans les multiples tests et le fait d’avoir changé boute pour boute le nom et l’image. Ça m’apprendra à vouloir aller vite sans suffisamment réfléchir. J’ai appris. Promis.)
Le stress était tellement élevé que j’ai quasi regretté de m’être embarquée dans cette aventure. Même si je sentais que c’était la bonne chose à faire, l’angoisse de ne pas réussir prenait toute la place. Vous me direz que c’est normal, c’est exactement ça se lancer en affaires, mais ce n’est pas parce que c’est « normal » que c’est tout aussi facile. Rien à voir avec les débuts de Womance où je ne savais pas trop où j’allais ou combien de temps ça allait prendre avant de pouvoir dire que ça fonctionne. Je ne m’étais jamais vraiment souciée de savoir si Womance allait fonctionner, je me laissais aller là-dedans. Mais avec Sans-Façon, c’était tout le contraire. Le stress était intense et le plan pas vraiment peaufiné. Comment peut-on prévoir l’année à venir quand on n’a aucune idée de la réaction des gens? Aimeront-ils? Suis-je sur la bonne voie? Est-ce que mon intuition était mauvaise? Est-ce qu’une fille qui se maquille à peine, qui n’est pas une guru makeup, peut convaincre des gens qu’elle a créé des produits wow? Me feront-ils confiance?
Les nuits d’insomnies se sont accumulées et deux semaines avant le lancement officiel, ma grand-mère a commencé à aller de moins en moins bien. Assez pour nous inquiéter. Devant ma caméra, vous n’y avez vu que du feu. Je vous ai parlé de tous les produits jour après jour avec une excitation légendaire, mais en vrai, j’étais fatiguée, épuisée et également terrorisée à l’idée de perdre ma grand-mère. J’ai à peine connu l’autre puisqu’elle est décédée lorsque j’avais trois ans. La mère de ma mère fut toujours un peu la seule mamie dans ma vie.
On me dit toujours que si je suis dans le domaine des vêtements et du maquillage, c’est à cause d’elle. Une coquette mamie qui était toujours bien mise. Personne d’autre autour de moi n’aimait le maquillage et les vêtements autant qu’elle. Ce n’était jamais extravagant. Toujours simple, mais uniquement parfait. Quand j’allais la voir, elle était bien habillée et bien maquillée, je la complimentais toujours et elle me répondait qu’elle n’avait rien fait de spécial alors que je voyais très bien qu’elle avait pris le temps de s’appliquer un petit fard à joues brillant. Je l’aurai manquée d’une seule journée puisque j’allais la voir pour lui offrir une boîte de tous mes produits. Ma grand-mère nous a quittés rapidement quelques jours avant le lancement. Le 10 octobre, nous célébrions ses funérailles. Le 10 octobre, je mettais les produits de Sans-Façon disponibles à la vente. Comme prévu, le site est devenu actif à cette date. Ce fut l’une des journées les plus étranges de ma vie. L’excitation d’enfiinnnnn lancer SF, l’angoisse de voir votre réaction, la douleur inexplicable de perdre le pilier de notre famille, cette force tranquille qui ne dérangeait jamais personne, mais qui laissait un vide immense.
Je dis souvent qu’elle a fait exprès, qu’elle a bien choisi son moment pour partir. Celle qui m’a inconsciemment envoyé dans le domaine des cosmétiques s’est bien arrangée pour que je me souvienne d’elle à tous les anniversaires de Sans-Façon. Et tu sais quoi mamie, je ne t’en veux pas. J’ai eu mal sur le coup, mais cette année du deuxième anniversaire de SF, j’ai souri toute la journée en pensant à toi.
5 commentaires
😢🥲 c’est avec les larmes qui coulent sur mes joues que j’écris ce message. Andréanne, à chaque fois que je te lis, que j’utilise un des tes produits, que je porte un de tes vêtements, je sens tout le travail et le soin que tu portes à ce que tu crée. Merci d’avoir créé SF, malgré la tâche colossale que cela a été de le faire. Ces produits sont exactement ce dont j’avais besoin: simple, beau et d’une efficacité incroyable!
Ta mamie les aurait probablement porté tous les jours avec une si grande fierté. Merci de nous partager ce qui t’a mené à créer SF et de nous parler de ce que nous ne savons pas mais qui est derrière ces beaux produits que nous consommons. Bonne journée à toi 💫 et encore bravo à toute l’équipe derrière SF, c’est juste wow!
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Sans-Façon Cosmétiques:
Salut Élise!
Merci de lire le journal d’Andréanne, on est content que tu aimes! On apprécie beaucoup ton commentaire :)
wow wow wow, tellement beau ce que tu as écris, j’adore te lire! quelle belle histoire, c’est tout en ton honneur! c’est sur sur sur que ta mamie est fière de toi et qu’elle veille sur toi.
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Sans-Façon Cosmétiques:
Salut Catherine,
Merci de lire le Journal d’Andréanne!
C’est tellement beau de te lire ❤️ Merci de te devoiler avec autant de transparence et d’authenticité, c’est touchant 🙏❤️
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Sans-Façon Cosmétiques:
Salut Anaëlle,
Merci à toi de lire le Journal d’Andréanne, on apprécie 🩷
Authentique et percutant, les larmes au yeux. Comme c’est beau! Merci pour ce beau texte, j’ai déjà hâte de lire les prochains!! :-)
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Sans-Façon Cosmétiques:
Allo Bianca,
Merci de lire le journal d’Andréanne, on se retrouve le mois prochain!
Comment finir les yeux plein d’eau… en direct de mon travail! (Oups!) J’adore ton écriture, merci d’être toujours aussi authentique. C’est en grande partie pourquoi le sentiment d’appartenance est si grand pour Womance et Sans façon d’après moi. Déjà hâte de lire les prochains!!!
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Sans-Façon Cosmétiques:
Allo Geneviève,
Merci de lire le Journal d’Andréanne. On est désolé pour les larmes au travail!
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